250625 - MUS QZD - DIETRICH FISCHER-DISKAU - « COMPLETE LIEDER & SONGS ON WARNER

 





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DIETRICH FISCHER-DISKAU

1925-2012

« Lieder & Songs on Warner Classics »

Warner (79CD).




MIROIRS DU LIED

Pour le centenaire de Dietrich Fischer-Diskau, Warner rassemble tout ce que le baryton a gravé pour EMI, HMV, Teldec et Erato dans le domaine du lied - 79 galettes qui forment le miroir de la boîte publiée il y a presque trois ans par DG (cf. n°737). Miroir, car les deux ensembles sont voisins : Universal cueillait le chanteur en 1949 pour ne le laisser que dans les années 1990, le présent coffret s'étend du début des années 1950 à 1985. Les grands noms du lied, dont Fischer-Diskau fit des trésors de la discographie, occupent une place de choix : douze CD pour Schubert (dont une Belle Meunière et deux Winterreise), neuf pour Brahms et autant pour Wolf, six pour Strauss, trois seulement pour Schumann. Et puis aussi des compositeurs bien moins fréquentés, tels, ici, Pfitzner ou Schoeck, Loewe ou Cornelius ... Mais tout miroir qu'il semble être, le nouvel écrin est indispensable. Car qui voudra se priver de ce Schubert déjà souverain en 1951, avec le génial Gerald Moore (en autre dans une Belle Meunière dans une discographie comparée, cf. n°554), ou des Mahler aux couleur automnales en 19785, avec Barenboim ? Qui pourra renoncer aux Lieder eines fahrenden Gesellen avec le Philharmonique et Wilhelm Furtwängler (1952), aux Goethe de Wolf (Moore encore, 1960), à l'émouvant récital Strauss de 1955 (Moore toujours) ? Suivez aussi le guide Sylvain Fort (cf. Mythologies) qui vous invite à goûter le « rayonnement juvénile » mis au Chant du Cygne de 1962 et aux autres cycles schubertiens de cette époque (Voyage d'hiver la même année, Belle Meunière un an plus tôt).



Séduction prégnante

Et puis, tout n'est pas miroir. Chez Mahler par exemple, outre un Knaben Wunderhorn quelque peu compassé (avec Schwarzkopf et Szell) dont on peut se passer, on trouve ici des Lieder und Gesänge aus der Jugendzeit (avec Barenboim, 1978) sans équivalent chez DG. Sans équivalents non plus, les Mendelssohn (avec Sawallisch) où éclate une fois de plus la variété d'accents dont le baryton savait parer les pages qu'il gravait, cette articulation soignée sans être affectée, cette ligne châtiée sans être contrainte – écoutez Bei der Wiege ! Tard venus (1984), les Berg de jeunesse stupéfient par leur expressivité alliée à une magistrale maîtrise des moyens – le piano évocateur et coloré d'Aribert Reimann a sa part dans cette réussite. Avec Reimann également, l'album « Wirkung der Neune Wiener Schule » (1974) impose des Krenek phrasés à l'archet, aux irisations d'une séduction prégnante, des Hauer à l'inquiétante étrangeté, des Von Einem aux éclairages crus. Le coffret donne aussi à entendre quelques « Live in Salzburg » (1962-1964) en compagnie de Gerald Moore. Ecoutez seulement ce Wanderer an den Mond – tout le miracle de Fischer-Diskau s'y dévoile en moins de deux minutes – technique immaculée, carnation infinie des mots, souci du détail qui pourtant conserve une apparence de naturel. À la fois humain et surhumain. Essentiel.

Loïc Chahine




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