250626 - MUS QZD - CARLO MARIA GIULINI - « COMPLETE STUDIO REORDINGS ON COLUMBIA, HMV, PATHÉ & ELECTROLA »

 





250626 - MUS QZD - CARLO MARIA GIULINI - « COMPLETE STUDIO REORDINGS ON COLUMBIA, HMV, PATHÉ & ELECTROLA »






CARLO MARIA GIULINI

CHEF D'ORCHESTRE

« COMPLETE STUDIO REORDINGS ON COLUMBIA, HMV, PATHÉ & ELECTROLA »

Warner (60CD).

Diapason d'or.





GIULINI RAJEUNI



Le 14 juin 2005, disparaissait à quatre-vingt-onze ans, Carlo Maria Giulini. Pour commémorer ce vingtième anniversaire, Warner publie un coffret de 60 CD réunissant tout ce qu'il fit paraître pour Columbia, La Voix de son Maître, Pathé et Electrola. Cette aventure débute lorsque Walter Legge entend répéter Le Tricorne de Falla à la Scala en février 1953. Il lui fait enregistrer le Requiem en ut mineur de Cherubini à Rome six mois plus tard. Entendant les premières prises, Giulini déclare qu'il s'agit d'un « admirable cadavre ». Il décide de jouer l'œuvre dans les conditions d'un concert pour lui faire prendre vie, méthode qu'il aimera utiliser autant que possible. Le chef au geste alors fin et sanguin apprécie la rigueur et l'autorité de son directeur artistique. Leur travail commun va bénéficier à plein de l'essor que constitue la stéréophonie naissante : 80 % de leur legs est ainsi réalisé entre 1956 et 1963.

Si la présence de Giulini s'étiole après le Requiem de Verdi, engrangé en septembre 1963 et « patché » le 7 mars 1964, c'est parce que Legge démantèle le Philharmonia trois jours plus tard et que le maestro prend nettement le parti des musiciens. Les deux hommes ne se parleront plus pendant des années. De fait, Giulini ne grave qu'un LP en mai 1966 (Rhapsodie espagnole et Pavane pour une infante défunte de Ravel), puis plus rien jusqu'en avril 1968, date à laquelle il fixe la Symphonie « Pastorale » de Beethoven et la de Brahms avec le New Philarmonia, cette dernière pour compléter le cycle entamé par la 1ère en 1961. L'année 1969 marque le début des sessions à Chicago (une autre de Brahms, Petrouchka, extraits de Roméo et Juliette de Berlioz, une remarquée « Titan » de Mahler en 1971). Le Don Carlo de 1970 à Londres est gravé un an après la décision du chef de ne plus diriger d'opéras en scène.



Trésors claisemés

Invité régulier du Chicago Symphony, courtisé par le Los Angeles Philharmonic, Carlo Maria Giulini est entretemps devenu le respecté Chefdirigent des Wiener Symphoniker (ils laissent notamment ensemble lade Bruckner en 1974), lorsque DG l'engage pour en faire le « grand sage » de son catalogue – son premier microsillon pour le célèbre label au cartouche jaune est consacré, fin 1976, aux concertos pour piano de Liszt avec Lazar Berman.

En parallèle, Giulini enregistre encore ça et là pour Emi : une de Dvorak avec le London Philharmonic en avril 1976 puis une de Bruckner à Chicago en décembre (ah, les deux ultimes minutes, célestes !). À de légendaires Requiem et Pezzi sacri de Verdi, s'ajoutent en 1975 Missa solemnis de Beethoven et Requiem de Mozart en 1978. Les derniers feux de Giulini chez Emi sont ceux d'un luxueux accompagnateur pour Perlman (Brahms, Beethoven), et Rostropovitch (Dvorak, Saint-Saëns). C'est chez DG jusqu'en 1970 puis Sony que se poursuivra son parcours discographique.

Complète, la somme inclut les premières cires : le Requiem de Cherubini précité avec Santa Cecilia, l'Iphigénie en Tauride de Gluck au Festival d'Aix 1952, L'Italienne à Alger de Rossini en 1954 et la Serva padrona de Pergolèse en 1955, toutes deux scaligènes.

Elle livre quelques inédits marginaux : une Ouverture du Freischütz (1968), un peu de Vivaldi en complément des Quatre saisons (1955), des prises d'une de Tchaïkovski jamais finalisée (1962), et elle n'omet pas le Concerto pour piano n°3 de Beethoven avec Richter-Haaser en 1963, zappé par les « Concertos Recordings ». La remastérisation d'Art et Son cherche à raviver les couleurs et obtenir le relief maximal. Selon les sources, le résultat est admirable (Falla, concertos avec Starker) ou quasi abrasif (Don Giovani, de Schumann). Le Requiem de Verdi voit ses saturations et distorsions estompées mais difficile de faire mieux, notamment pour les prises de son moyennes, comme celles des concertos de Brahms avec Arrau.

Christophe Huss




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